Au Mexique, le triomphe de Claudia Sheinbaum, une scientifique à la fibre sociale

La nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum devant ses partisans, sur la place du Zocalo, à Mexico, le 3 juin 2024. La nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum devant ses partisans, sur la place du Zocalo, à Mexico, le 3 juin 2024.

Victoire historique et écrasante pour Claudia Sheinbaum. Dimanche 2 juin, selon des chiffres encore préliminaires, la candidate à l’élection présidentielle du Mouvement de la régénération nationale (Morena, gauche) a obtenu près de 60 % des votes, contre près de 30 % pour son adversaire de droite, Xochitl Galvez. Le triomphe de Mme Sheinbaum est encore plus net que celui, en 2018, de celui dont elle se revendique et auquel elle succédera, l’actuel président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (dit « AMLO »).

Devant un drapeau mexicain, celle qui deviendra la première femme à gouverner le Mexique a répété dans la nuit de dimanche à lundi ce qu’elle a souvent dit : « Je n’arrive pas seule ici, mais avec toutes les Mexicaines. » Sur le Zocalo, la plus grande place publique du pays, ses partisans rassemblés depuis des heures laissaient éclater leur joie. Claudia Sheinbaum a montré pendant cette campagne un visage beaucoup plus décontracté et souriant que la sévérité voire la rigidité qu’elle affichait jusque-là en public. Mais, selon ses collaborateurs, elle sera une présidente comme elle a toujours été : bosseuse, rigoureuse, dévouée à son mandat.

Lorsque Le Monde lui demande, en avril, comment elle se sent après des mois d’une campagne harassante où elle a enchaîné les meetings, elle répond après un temps de réflexion : « J’ai beaucoup appris, en voyant l’enthousiasme du peuple pour notre transformation. Je me suis rendu compte que partout, les gens croient en nous. » Claudia Sheinbaum ne se distingue guère de son prédécesseur et emploie presque toujours le « nous » pour parler de leur mouvement, « ce principe d’humanisme qui nous guide : pour le bien de tous, les pauvres d’abord ».

« Vie académique »

« AMLO » ne s’est jamais séparé de celle qu’il rencontre au tout début des années 2000, alors qu’il vient de remporter la mairie de Mexico (dont il gardera la tête jusqu’en 2006), et qu’il lui faut un profil technique pour le secrétariat à l’environnement. On lui souffle alors le nom d’une scientifique qui a le cœur à gauche. La rencontre dans un café est expéditive et le nouvel édile va droit au but : « Je veux améliorer la qualité de l’air mais je n’y connais rien, tu sais faire cela, toi ? »

Claudia Sheinbaum a alors 38 ans, est professeure et chercheuse à l’Institut d’ingénierie en énergie de l’Université de Mexico (UNAM). Sa famille et elle ont passé quatre ans aux Etats-Unis où son mari, Carlos Imaz, a entamé un doctorat en sciences politiques à Stanford, et elle l’écriture de sa thèse, intégrant le laboratoire Lawrence Berkeley, spécialisé dans les énergies.

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